Francis Ford Coppola

Un réalisateur atypique


Des débuts peu prometteurs
 


Francis Ford Coppola
 
Francis Ford Coppola est né le 7 avril 1939. Sa carrière de réalisateur commence dans les années 1960 avec des films à petit budget, en collaboration avec Roger Corman. Il se fait réellement connaitre en 1968 grâce à son adaptation de Finian's Rainbow, comédie musicale de Broadway datant de 1947, où les rôles principaux sont attribués à Petula Clark et à Fred Astaire. Succès mitigé, qui ne plait pas beaucoup au Hollywood de l'époque. L'année suivante il fonde son propre studio de production "American Zoetrope", où il réalise le film THX 1138 de son ami et associé, George Lucas. Mais le film est un échec total et ruine ses deux producteurs. Il parvient quand même à remonter la pente en co-scénarisant le film Patton, pour lequel il reçu un Oscar en 1971.

A la même époque, La Paramount commande un film : Le Parrain, adaptation du roman de Mario Puzzo, et souhaitait en confier la réalisation à Sergio Leone, qui refusa et réalisa sa propre version du film de gangster avec Once Upon a Time in America. C'est alors Coppola qui va prendre les reines du film mais sa collaboration avec le studio va se réveler particulièrement houleuse.




Le bras de fer avec la Paramount



Logo de la Paramount
En effet, la Paramount se méfiait beaucoup de Francis Ford Coppola et avait même prévu un autre réalisateur pour le remplacer au pied levé, si son travail n'était pas assez satisfaisant. Coppola fut donc particulièrement surveillé pendant les premières semaines de production et de tournage et savait qu'il pouvait être renvoyé à tout moment. Les conflits commençèrent avec le choix de la distribution et du casting opéré par Coppola. Celui là voulait absolument confié le rôle de Don Vito Corleone à Marlon Brando mais la Paramount désaprouvait totalement ce choix, évoquant l'instabilité de cet acteur connu pour ses débordements sur les plateaux de tournage. Mais à force d'insistance et après avoir fait joué un bout d'essai à Brando, Coppola réussi à imposer l'acteur à la direction. Autre sujet de discorde : le choix de l'interprétation du personnage de Michael Corleone pour lequel la Paramount voyait un acteur comme Robert Redford, Jack Nicholson ou encore Dustin Hoffman, alors que Coppola cherchait plutôt du côté des acteurs peu connus et choisit Al Pacino, contre l'avis des producteurs. Malgré tout, la Paramount ne regretta pas le choix de Francis Ford Coppola en tant que réalisateur du Parrain, à la vue de l'incroyable succès, totalement imprévu, de cette saga hors du commun.



Le succès des deux premiers volets de la saga des Parrains


Coppola entouré de J.Caan, M.Brando,
A.Pacino et J.Cazale, lors du tournage
du premier Parrain.
Dès sa sortie sur grand écran, la premier opus de la trilogie du Parrain cartonne au box-office. Il est d'ailleurs le premier film américain à franchir le cap des 100 millions de dollars de recette. Il dépasse alors, en nombre de spectateurs, le cultissime chef-d'oeuvre Autant en emporte le vent. C'est la consécration pour Coppola, enfin reconnu comme réalisateur de mérite, qui signa dans la volée pour un second volet, sorti deux ans plus tard, en 1972. Ces deux films furent admirés par la critique et remportèrent plusieurs oscars dont celui du meilleur film, meilleur scénario et meilleur acteur (pour Marlon Brando) pour le premier volet, le second rapporta six statuettes dont  l'oscar du meilleur film et surtout du meilleur réalisateur, tant convoité par Coppola. Dans cette vague de prospérité, le réalisateur réalisa Conversation secrète, film d'espionnage qui lui, rafla la Palme d'Or au Festival de Cannes de l'année 1974. Autre succès incontestable de Coppola : Apocalypse Now, réalisé en 1979, qui lui aussi fut récompensé par la Palme d'Or.  Rien ne semblait pouvoir, à ce moment là, faire descendre Coppola de son statut de réalisateur star, malgré un tournage catastrophique de ce Apocalypse Now, qui révéla un Coppola paranoïaque, mégalomane, accro à la drogue et suicidaire.




Un revirement de carrière difficile et le passage à la production


Entre 1980 et 1990, Coppola réalise des films comme Cotton Club et Coup de coeur, échecs cuisants qui de nouveau l'entraine vers la faillite. Il va alors accepter des films de commande comme Dracula ou encore le Parrain III, sorti en 1990. Ce dernier volet, qui clôt la saga familiale des Corleone, fut assez mal perçu par la critique, qui le jugea trop "commercial", trop éloigné de l'esprit des deux précédents et remarqua un certain manque d'implication de la part de Coppola. Nombreux sont aussi ceux qui critiquèrent la prestation de la fille de Coppola, Sofia, dans le rôle de Mary (la fille de Michael Corleone). Malgré tout, le film fut tout de même un succès en salle et fut nominé à sept reprises à la cérémonie des Oscars de 1991. Cependant, il n'en remporta aucun.

Sofia Coppola et son père, à la présentation de son
dernier film 'Somewhere'


Après cette période, Coppola abandonna en partie la réalisation pour se consacrer à la production. Il fut le producteur des films de sa fille Sofia, Virgin Suicides, Lost in Translation, Marie-Antoinette, et tout recemment Somewhere, sorti début janvier 2011, reconnue aujourd'hui comme une grande réalisatrice, succédant ainsi avec panache à son illustre père et perpettrant le talent et l'art des Coppola.