Al Pacino

La révélation du film


De l'Actor's Studio au Parrain



Al Pacino est un italo-américain né en 1940 à New York. Son début de carrière est difficile, marqué par des drames personnels comme la mort de sa mère et par des difficultés financières qui l'empèche de suivre des cours d'art dramatique. Malgré tout, Al Pacino s'accroche et parvient, à force de persévérance et de travail, à intégrer le fameux Actor's Studio, fréquenté entre autre par Robert De Niro. Il commence par jouer dans des pièces de théâtre et son talent est vite récompensé. Il obtient en 1968 un Obie (équivalent de l'Oscar dans le milieu théatral) pour son rôle dans la pièce The Indian Wants the Bronx.
L'année suivante, il décroche son premier rôle au cinéma dans le film Me, Natalie du réalisateur Fred Coe et c'est en 1970 qu'il obtient un rôle principal dans le film de Schatzberg, Panique à Needle Park, prestation vue et appréciée par Francis Ford Coppola qui décida tout de suite de l'engager sur le film qu'il prépare : Le Parrain.



Al Pacino ou l'incarnation du gangster



Encore inconnu du grand public lorsqu'il début le tournage du Parrain, Al Pacino dévoile un très grand talent d'acteur pour le rôle de Michael Corleone, jeune homme perdu dans une famille de mafieux dans laquelle il ne se reconnait pas. Au fil du film, Michael, pour venger son père et son frère, va plonger à son tour dans la criminalité. Al Pacino est parfait et son personnage va prendre une plus grande ampleur dans la suite de la saga, en 1974, lorsqu'il devient le Parrain, le chef de famille, peu à peu gagné par la soif de pouvoir qui l'amènera à faire assassiner son propre frère et à perdre sa femme et ses enfants. Al Pacino incarne à merveille ce personnage torturé et prisonnier de sa propre condition sociale, qui, dans le troisième volet (sorti seize ans plus tard), va tant bien que mal chercher à se racheter une conscience.


Al Pacino dans Scarface
de Brian De Palma, 1984

Mais le personnage de Michael va au contraire continuer de sombrer jusqu'à à sa mort, dans une sorte de déchéance humaine et sociale qui n’est pas sans rappeler la chute d’un autre personnage mythique incarné par Al Pacino : Tony Montana dans le Scarface de Brian de Palma. Ce film, sorti en 1983, est le remake du film du même nom sorti en 1932 et réalisé par Howard Hawks, considéré comme l’un des premiers films de gangsters américain.
Dans Scarface, Al Pacino incarne un immigré cubain qui va très vite se retrouver à la tête d’un empire de la drogue et qui se retrouve propulsé dans l’univers de la pègre. Au fur et à mesure de son ascension sociale et économique, il devient fou et paranoïaque et finira assassiné dans un bain de sang violent et sanglant. Ce film, véritable succès, montre une certaine vision négative du rêve américain et évoque le danger à courir après la réussite et l’argent, au risque de perdre son humanité. Al Pacino démontre alors une fois de plus ses qualités à incarner la figure de l’homme en proie à ses démons et qui sombre totalement, dévoré par son ambition et sa soif de pouvoir.



Une carrière couronnée de succès



Mais Al Pacino ne s’est pas cantonné à des rôles de voyous ou de gangsters. La force de cet acteur est dans sa capacité à incarner tous les personnages: lieutenant aveugle dans Le temps d’un weekend de M.Brest en 1997, à un inspecteur de police dans Heat de M.Mann en 1995, une incarnation satanique dans L’associé du diable en 1997, de T.Hackford… Il s’essaya même à la comédie dans S1mOne, d’A.Niccol en 2000. Plus récemment, il joua le rôle d’un expert universitaire en psychiatrie criminelle en 2007 dans 88 minutes ou encore celui d’un lieutenant, fin 2008, dans La loi et l’ordre, deux films réalisés par Jon Avnet.
Al Pacino recevant le Marc Aurèle
d'Or en 2008, à Rome
Une carrière quasiment sans temps mort, reconnue par les professionnels. Il reçu ainsi plusieurs récompenses dans l’ensemble de sa carrière, dont un Oscar du meilleur acteur en 1992, un Emmy Award en 2003, le fameux  AFI Life Achievement Award, qui récompense les acteurs à la carrière remarquable en 2007 ou encore, fin 2008, le Marc Aurèle d’Or, lors du festival du film de Rome.
Ainsi, reconnu par le public mais aussi par la critique, Al Pacino est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands acteurs américains de tous les temps.